Chapitre 16 : Interlude

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Aroas ouvrit les yeux. Même plafond, même chambre, même lit, même vue par la fenêtre. Mais cette fois, en plus de sa blessure, il avait la nausée. Le sang tambourinait à ses tempes et une douleur indescriptible lancinait derrière ses yeux. Il se leva, lourd. Il était tout habillé, et à côté de lui au sol se trouvait une bassine, un pichet d’eau et une coupe. Les souvenirs de la veille lui revinrent petit à petit. Il était sorti, s’était baladé en ville, était tombé sur Yven, qui lui avait proposé une pinte. Et puis plus rien… Plus rien, avant cet épisode de lumières en faisceaux dans la nuit, et l’arrivée de Lymel, Myrek et Ermeline. Et la caravane pour Stapsea… Il regarda dehors, le soleil était déjà haut dans le ciel. Si caravane il y avait, elle devait être partie depuis déjà bien longtemps. Il pourrait certainement partir à sa poursuite avec un bon cheval, mais déjà fallait-il en trouver un. Il se servit un grand verre d’eau, réajusta sa tunique et sortit de la chambre.

Même couloir, mêmes feuillets, même écriture bancale griffonnée, mêmes schémas incompréhensibles, même machine mystérieuse avec une fleur au centre et tout un tas de tubes relié à d’autres caissons.

Aroas s'arrêta dans son mouvement. Des tubes ? Il recula de quelques pas et reprit le parchemin qui avait déjà attiré son attention la veille. Il était couvert d’inscriptions et d’arabesques qui ne semblaient pas réellement avoir de sens, mais le caisson central, auquel étaient attachés plusieurs tubes orientés par une flèche, était formé de plusieurs colonnes en cercles surmontées d’un dôme. Cela ressemblait étrangement au bâtiment qu’il avait vu la veille, et ces tubes… Pouvaient-ils représenter ces faisceaux de lumière qu’il avait vu ? Intrigué, il reprit son chemin, le parchemin à la main.

 

Quand il arriva dans la cuisine, il se fit la remarque qu’à un détail près, la scène était la même que la veille. Myrek et Ermeline étaient sur la même chaise, la vaisselle était disposée de la même manière, et rien ne semblait avoir bougé dans le désordre ambiant. Il aurait pu être remonté d’une journée en arrière qu’il n’aurait pas vu la différence. Au détail près que cette fois, il y avait aussi Yven assis à la table, qui réagit en l’apercevant.

“Ah, la princesse s’est réveillée !”

Ermeline lui fit signe d’approcher et remplit une tasse d’un liquide noirâtre et épais.

“Avale-ça. Ce n’est pas très bon, mais ça te remettra sur pied en un rien de temps !”

Aroas ne discuta pas. Il se laissa lourdement tomber sur la chaise et pris la tasse qu’il bu d’un coup. Il failli s’étouffer tant le liquide était amère, mais à peine quelque seconde après l’avoir avalé, il se rendit compte que sa tête lui faisait moins mal, et qu’il était moins désorienté. Ce fut Myrek qui prit la parole.

“Yven nous a raconté votre soirée. Il ne t’avais jamais vu boire autant et aussi rapidement ! Tu as apparemment sympathisé avec la moitié des clients présents !”

Le mentionné se tourna vers lui.

“Tu m’as fait peur ! À un moment je te vois, je me retourne pour me resservir et tu n’es plus là ! Personne ne t’as vu sortir gamin, disparût encore une fois ! Heureusement que t’avais eu le temps de me décrire cet endroit et que j’ai pu le retrouver en demandant à l’aubergiste ! Par contre la caravane est partie à l’aube, nous avons au moins une demi-journée de retard sur elle, il faudra attendre la suivante.”

Le jeune homme ne se rappelait plus réellement de la soirée, mais il se souvenait quand même de ce à quoi il avait pensé au moment de s’asseoir avec Yven, et ce à quoi il avait réfléchi toute la journée, se perdant dans les rues de la ville au passage. Il posa les coudes sur la table et se pencha en avant.

“J’y ai bien réfléchi, et je ne compte pas retourner à Mérinvieux. J’aimerais continuer le voyage avec vous Myrek.”

Un petit sourire naquit au coin des lèvres d’Ermeline alors qu’Yven et Myrek allaient répondre, mais il enchaîna.

“Je sais, c’est dangereux, je sais l’officier et toi aussi vous deviez veiller sur moi, et m’apprendre les rudiments des armes. Mais voilà, je me suis enfui et vous n’avez pas pu me rattraper ! Heureusement, vous aviez eu le temps de m’apprendre tout ce que vous saviez sur les Landes, leurs dangers, les faiblesses de ses habitants, mais vous n’alliez pas mettre en danger une patrouille entière pour courir après un fils de nobliaux déserteur, il doit y en avoir eu bien d’autres !”

Il continua en se tournant vers Myrek.

“Je sais bien que les Landes sont dangereuses, mais j’ai l’impression qu’avec vous je pourrais énormément apprendre au sujet des liens, du Flux, du monde en général ! Et seul vous êtes limité ! Si vous ne trouvez pas d’endroit sûr pour dormir, ou que cet adversaire que vous poursuivez est trop fort, vous n’atteindrez jamais votre objectif ! Alors que si vous m’apprenez à me servir des liens, nous pourrions nous relayer, le voyage serait plus sûr !”

Yven soupira et Myrek répondit.

“Je ne saurais t’enseigner ce que moi même je ne comprends pas. Ce n’est pas possible…”

Ermeline le coupa.

“Tu sais ce que j’en pense Myrek.”

Celui-ci s'arrêta et sembla hésiter un instant.

“Tous les jours que je passe ici sont autant de jours d’avance pour Elyon. Qui sait ce qu’il arrivera à comprendre de la malédiction des Landes pendant ce temps-là, et quel pouvoir il en tirera !”

Ermeline haussa les épaules.

“La malédiction est là depuis quelques siècles si ce n’est plus, beaucoup de confrères s’y sont intéressés, et pas un n’a réussi à percer son secret. Cet Elyon a peut être le début d’une piste, mais tu crois vraiment que quelques jours feront la différence ? Donne moi en deux, et si je réussis, laisse le gamin aller avec toi, il a raison, tu es un vrai puit de science !”

Un moment de silence plana dans la pièce alors que les uns et les autres réfléchissaient, et Yven finit par le briser.

“Je n’aime pas du tout ton plan, mais je comprends. Il y a des choses que nous ne pourrons pas t’enseigner, et j’ai été jeune avant toi, l’appel de l’aventure est aussi ce qui m’a amené près des Landes. Mais fait attention gamin, là tu joue avec ta vie. C’est un voyage dont personne n’est jamais revenu, pas vivant en tout cas. Et tu tiens encore ton épée par le mauvais bout.”

Il désigna du doigt le bras encore bandé d’Aroas.

“Je sais, mais j’ai passé ma vie enfermé entre 4 murs, à me laisser balloter par les décisions de mes parents, et aujourd’hui j’ai envie de prendre la mienne, de prendre ma vie en main.”



Le soleil tapait fort dans la cour. Au bord des Landes, entre 2 mers, Shater subissait un climat assez particulier. Un vent presque constant soufflait vers les Landes, apportant la fraîcheur de la mer mais chassant les nuages qui auraient pu ombrager la citadelle. Aroas suait à grosses gouttes, il avait les muscles en feu à force de brandir son épée. Yven en face de lui se fendit en avant mais il parvint à lever son bras à temps déviant le coup, reculant sous la force.

Il eut à peine le temps de se remettre en position que le suivant le toucha dans les côtes et il tomba au sol haletant.

“Bon, on fait une pause, tu vas finir par te blesser sinon.”

Le soldat posa l’épée d'entraînement et tendit sa main pour aider le jeune homme à se relever.

“On va espérer que les deux mages savent ce qu’ils font parce je suis désolé de te dire ça, mais tu manies cette épée comme un aveugle ! Observe attentivement ton adversaire. Son expression, sa posture, sont autant d'indices sur son prochain mouvement.”

Aroas reprenait tant bien que mal son souffle. Yven lui tendis une gourde.

“Tu apprends vite, mais il te reste beaucoup de progrès à faire. Pars du principe que tu ne battras personne avec ton jouet, au mieux tu feras peur, au pire tu pourras te défendre le temps d’avoir du renfort. Mais ne prends pas de risques inutiles, ne sois pas trop confiant, ou ça finira par te faire tuer.”

Il se laissa tomber sur un banc et avala quelques gorgées d’eau.

“Tu te souviens comment abattre un réanimé ?”

Aroas s'assit à côté de lui.

“Je vise sa tête. Sans la tête, le corps ne bouge plus, mais la tête elle n’a pas besoin du corps pour bouger, si elle n’est pas détruite, elle reste un danger. Je dois éviter les coups, au maximum et me soigner le plus rapidement possible, les blessures infligées par les réanimés s’infectent très rapidement. Je ne dois pas me laisser attraper, même un enfant restera plus fort que moi. Ne t’inquiète pas, vous m’avez suffisamment répété tout ça au Duché !”

Yven posa sa main sur le crâne du jeune homme.

“Bien sûr que si je m’inquiète ! Tu déserte pour partir en mission suicide !”

Aroas retira la main.

“Est-ce que c’est pas déjà une mission suicide de patrouiller les Landes ?”

Il y eu un instant de silence pendant lequel les yeux d’Yven semblèrent se perdre dans le vide. Mais il se reprit avant qu’Aroas puisse réagir et se releva.

“Aller, debout, j’ai changé d’avis, t’auras le droit de faire une pause quand tu seras revenu de ton voyage !”

Il lança au jeune homme son épée et repartit en direction du centre de la cour, mais il s'arrêta quand il entendit la voix d’Ermeline venant de l’intérieur de la maison.

“Aroas, vient là s’il te plaît !”

Le jeune homme reposa l’épée avec un grand sourire vers le soldat et se dirigea avec lui vers l’atelier de la mage.

La pièce était sans doute la plus grande de la maison. Elle occupait la plus grande partie du rez de chaussée, et vidée on aurait pû y faire une taverne de taille respectable. Mais entre les établis couverts de plantes, d’instruments de métallurgie, de charpenterie et d’autres étranges, de bocaux renfermant des spécimens qu’il n’avait jamais vu, de feuillet et de tableaux couverts de griffonnages en tous genre, il ne restait plus beaucoup de place pour autre chose. Les mages avaient quand même réussi à se libérer un espace de travail dans un coin de la pièce, et c’est là qu’Aroas les y rejoignit.

La table était encombrée de petites pièces en métal, d’outils et de papiers, mais ce qui prenait le plus de place était la réplique exacte du bâtiment à colonnes et du dessin sur le feuillet, d’à peu près la taille d’une lanterne et contenant une fleur d’un bleu éclatant plantée au milieu d’un peu de mousse. Myrek et Ermeline étaient tous deux affairés dessus. Quand ils virent Aroas arriver cependant, ils lui firent signe de prendre place dans une chaise et ils s’assirent avec lui, tous autour de ce terrarium.

“Ok, t’en es où de ton contrôle des Flux ?”

Aroas regarda tour à tour Ermeline et Myrek, ne sachant trop quoi répondre. C’est Myrek qui le fit.

“Pas très loin j’ai l’impression, il ne savait pas concentrer sa coloration la dernière fois, mais je pourrais lui apprendre tout ce qu’il faut en route.”

Ermeline hocha la tête et repris.

“Bon, l’idée est de tisser un lien avec cette fleur et de l’utiliser comme vecteur de ce qu’on va vouloir faire. Aujourd’hui, faire luire la fleur, après-demain, vous rendre invisibles aux yeux des réanimés. En théorie, si le sort est lié à la fleur et qu’il y a toujours quelqu’un pour tenir le lien, le sort devrait être continu et transmissible. Tu suis toujours ?”

Aroas hocha légèrement la tête.

“Nous venons d’essayer avec Myrek, c’est un coup de main à prendre, mais ça se fait. Maintenant, c’est ton tour. Il va créer le premier lien et le sort, tu vas créer un deuxième lien et tenter de le récupérer, Myrek va couper son lien et tu devras juste entretenir le sort sans trop ou pas assez l’alimenter.”

Elle se tourna vers le mage et lui fit signe. Une lueur violette apparut alors dans les iris et sur la main du mage, et peu de temps après, la fleur fut entourée d’un léger halo de lumière. Ermeline fit alors signe à Aroas, et il se concentra pour former le lien. Il tenta aussi de se concentrer pour former une forme sur sa main, comme lui avait expliqué Myrek pour canaliser la coloration, et eut le plaisir de voir quelque chose se dessiner. Le mage s’en aperçut et hocha la tête avec un sourire.

“Il ne savait pas le faire tu disais ? Au moins il apprend vite ! Très bien, essaye de trouver le sort de lumière. N’y va pas trop fort, tâtonne pour en sonder les contours. Si tu es trop envahissant tu risquerais de le briser.”

Le halo entourant la fleur s’éteignit alors qu’elle prononça ses mots.

“C’est pas grave, on recommence.”

Myrek ralluma la fleur et Aroas essaya à nouveau de se connecter, plus délicatement. Quand il pensa avoir suffisamment cerné le sort, il fit un signe.

“Maintenant Myrek va se retirer petit à petit. Imagine une coupelle d’eau remplie à ras bord qu’on passe d’une main à l’autre en essayant de ne rien renverser. Sauf qu’en plus cette coupelle fui et Myrek va arrêter de la remplir et tu vas devoir prendre le relais. C’est beaucoup d’un coup mais je suis sûre que tu peux y arriver.”

Myrek commença à se retirer et Aroas tenta de remplir le vide mais il dû en rater puisque la fleur s’éteint à nouveau.

 

Le soleil s’était couché quand enfin, Myrek pût se déconnecter complètement et la fleur continuer à luire. Aroas voulu célébrer mais sa concentration chancella et le halo de lumière faiblit. Il voulut se rattraper et envoya plus de Flux dans le sort mais le halo se ralluma bien trop et s’éteignit en un flash rapide, laissant derrière la fleur perdre rapidement sa couleur, se flétrir et tomber en poussière. Le soupir d’Ermeline fit sursauter Yven qui s’était endormi sur une chaise non loin.

“Presque. Arrêtons là pour aujourd’hui, j’ai d’autres fleurs à pousser à bout, mais pas d’autres mages. Allons nous reposer.”



Il ne savait pas pourquoi, mais depuis qu’ils étaient arrivés dans cette ville, Lymel ressentait une sensation étrange, oppressante. C’était comme une démangeaison dans tout son être. Enfin, dans tout ce qui définissait son être à l’heure actuelle. C’était assez pratique de pouvoir voler, de traverser les murs, mais ça l’était tout de même beaucoup moins de ne pouvoir rien toucher, et de ne pouvoir parler qu’à quelques rares personnes. Il avait bien tenté, il avait visité toutes les rues de cette forteresse, avait adressé des mots à la plupart des passants qu’il croisait, mais personne ne lui répondait jamais !

Que faisait-il encore là ? Pourquoi ? Que pouvait-il faire ? Quel était son but ? Il était là, en observateur, ne comprenais pas la plupart des choses dont parlaient les rares avec qui il pouvait interagir. Il se laissa flotter jusqu’à un des îlots de verdure qui parsemaient les rues. Il les trouvait reposants. De son vivant, il aimait beaucoup ces heures perdues, où il n’y avait rien à faire, et où il pouvait s’allonger sous un arbre, sentir l’herbe fraîche sous ses doigts, le vent sur sa peau. Et sa bien aimée, Nélie, qui le rejoignait et se blotissait contre lui. Ces instants de bonheur lui manquaient. Il sentit sa gorge se serrer et des larmes lui monter aux yeux alors qu’il était allongé sous un arbre, regardant les étoiles.

“Vous pleurez Monsieur ?”

Lymel sursauta. Un enfant, six ou sept ans peut-être, se tenait sur la fine ligne entre l’herbe du parc et les pavés de la rue. Il regarda autour de lui, il aurait pourtant juré qu’il était seul quand il était arrivé. Et il semblait qu’il l’était toujours.

“C’est à moi que tu t’adresses petit ?”

L’enfant pencha la tête sur le côté, comme s’il ne comprenait pas. Comme s’il se demandait pourquoi l’adulte en face de lui pensait qu’il parlait à quelqu’un d’autre, alors qu’ils étaient juste eux deux dans ce lieu perdu.

L’enfant s’approcha et s’assit dans l’herbe, jambes croisées, à côté de Lymel.

“Vous avez vécu quelque chose de triste ?”

Un petit sourire se dessina sur le visage du fermier et il répondit.

“Ma maison me manque.”

Le petit pencha à nouveau la tête et tendit le doigts vers un bâtiment non loin.

“Pourquoi tu rentres pas alors ? Moi ma maison elle est là-bas, si elle me manque je peux rentrer !”

Lymel regarda dans la direction que pointait l’enfant et vit une maison de pierre comme il y en avait tant d’autres dans cette ville. De la lumière filtrait à travers les volets et la porte ouverte, sa famille devait être dans la salle commune, certainement en train de préparer le repas à en croire les bruits d’ustensiles qui venait jusqu’à eux.

“Je ne peux pas. Ma maison… N’existe plus.”

Le petit fronça les sourcils. Il devait réfléchir à ce que cela voulait dire, mais il sembla très vite abandonner car il haussa les épaules.

“Viens dans la mienne alors ! Papa et maman font à manger, ça va être super bon tu vas voir !”

Il se releva, pris la main de Lymel et se mit à trottiner vers chez lui. Lymel, interloqué, n'eut pas le temps de protester. Il sentait dans sa main le contact avec le petit, il le sentait le tirer par le bras, il sentait la chaleur du contact. Arrivé à la lisière du parc, l’enfant lui lâcha la main et accéléra le pas vers sa porte.

“Maman, maman, le monsieur il peut venir manger avec nous, il est triste, sa maison lui manque !”

Une femme, sans doute d’une décade plus jeune que Lymel, un tablier accroché, apparu dans l’embrasure de la porte et récupéra dans ses bras l’enfant. Elle regarda dans la direction du parc.

“Helio, qu’est-ce que tu racontes, de quel Monsieur tu parles ?”

L’enfant tourna la tête vers Lymel.

“Bah, il était juste là ? Le Monsieur triste est parti ?”

Lymel s’avança de quelques pas et passa la main devant les yeux de l’enfant. Celui-ci ne réagit pas. Soupirant, il se retourna vers la rue vide alors que la femme et l’enfant rentraient dans la maison. Il leva la tête vers le ciel étoilé, avec une seule pensée en tête. Pourquoi était-il toujours là ?

 

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